Sommes-nous vraiment « aptes ou non » à apprendre des langues étrangères ? Et si oui, pourquoi ?

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Sommes-nous vraiment « aptes ou non » à apprendre des langues étrangères ? Et si oui, pourquoi ?

L’apprentissage des langues étrangères est souvent perçu comme un talent naturel : certaines personnes semblent progresser rapidement en grammaire et vocabulaire, tandis que d’autres trouvent cela difficile et décourageant. Mais est-ce une question de « don » ou de prédisposition innée ? En réalité, des facteurs variés – génétiques, neurologiques, environnementaux et psychologiques – influencent cette capacité. Explorons ensemble ces éléments, ainsi que des études de cas et des exemples pratiques pour mieux comprendre ce qui façonne notre aptitude à apprendre une nouvelle langue.

1. Prédispositions naturelles : ce que dit la science

La génétique joue un rôle dans l’apprentissage des langues, mais elle n’est qu’un facteur parmi d’autres. Des études sur des jumeaux identiques ont montré que certaines variantes génétiques peuvent influencer les capacités linguistiques. Par exemple, les recherches de Robert Plomin, psychologue comportementaliste, suggèrent qu’il existe une corrélation entre des prédispositions génétiques et la sensibilité aux stimuli linguistiques.

Noam Chomsky, célèbre linguiste, a proposé l’idée d’un dispositif d’acquisition du langage (DAL), une sorte de « grammaire universelle » innée qui permet aux enfants de comprendre les règles de base de toute langue. Cette capacité est particulièrement marquée dans les premières années de vie, ce qui explique pourquoi les enfants bilingues peuvent assimiler deux langues simultanément avec une aisance remarquable.

Exemple concret : les enfants bilingues, grâce à leur plasticité cérébrale, maîtrisent souvent plusieurs langues avec une fluidité impressionnante, illustrant la capacité innée du cerveau à absorber des structures complexes.

2. Facteurs environnementaux : le rôle du contexte

Le contexte joue un rôle crucial dans l’apprentissage des langues, surtout durant l’enfance. Une étude menée par le MIT en 2018 révèle que la capacité à apprendre une langue diminue progressivement après 18 ans, bien qu’une exposition précoce à une langue étrangère augmente considérablement les chances de l’assimiler comme un locuteur natif.

Exemple pratique : Les enfants de familles immigrées maîtrisent souvent la langue du pays d’accueil plus rapidement et plus efficacement que leurs parents, qui ont commencé cet apprentissage à l’âge adulte.

Par ailleurs, des approches éducatives comme la méthode CLIL (Content and Language Integrated Learning) démontrent que combiner l’apprentissage d’une langue avec d’autres disciplines, comme les sciences, améliore significativement les compétences linguistiques. En Finlande, par exemple, les élèves qui suivent des cours en anglais obtiennent de meilleurs résultats que ceux qui apprennent dans une seule langue.

3. Motivation et psychologie : des moteurs puissants

La motivation est au cœur de l’apprentissage des langues. Selon le psychologue Robert Gardner, il existe deux types principaux de motivation :

  • Motivation intégrative : le désir de s’immerger dans une culture.
  • Motivation instrumentale : le besoin d’apprendre une langue pour des raisons professionnelles ou académiques.

Un exemple frappant est celui des réfugiés, qui, poussés par l’urgence d’intégration, acquièrent de nouvelles langues rapidement malgré des conditions parfois difficiles.

Cependant, l’anxiété peut freiner cet apprentissage. Des recherches de l’Université d’Oxford montrent que la peur de faire des erreurs est un obstacle majeur. C’est pourquoi les méthodes pédagogiques communicatives, comme la méthode Berlitz, mettent l’accent sur des simulations interactives réduisant la pression et augmentant la confiance en soi.

4. Âge et plasticité cérébrale : des atouts à tout moment de la vie

Bien que les enfants disposent d’une plasticité cérébrale exceptionnelle qui facilite l’apprentissage, les adultes peuvent eux aussi exceller avec des méthodes adaptées.

Exemple inspirant : Steve Kaufmann, ancien diplomate canadien, a appris plus de 20 langues après ses 50 ans. Il attribue son succès à une pratique constante, à l’exposition culturelle et à l’utilisation d’outils numériques comme les applications d’apprentissage.

En revanche, le cas de Genie Wiley, une enfant américaine élevée en isolement jusqu’à l’âge de 13 ans, illustre les limites de l’apprentissage après une période critique. Malgré des efforts considérables, Genie n’a jamais pu maîtriser pleinement un langage, mettant en lumière l’importance d’une exposition précoce.

Et vous, quelle est votre motivation ?

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